- Une importante dépendance au gaz russe
La guerre russo-ukrainienne a littéralement bouleversé les projets et les stratégies énergétiques des pays européens. La France, dont la dépendance au gaz russe est estimée à environ 20%, a déclaré que ce conflit allait avoir un impact majeur sur les marchés européens ainsi que sur la transition écologique de l’ensemble de ses membres.
L’Allemagne rejette l’idée d’un embargo sur le pétrole et le gaz russe qui plongerait le pays dans une récession dès 2023 en cas d’arrêt immédiat des approvisionnements. Il n’est d’ailleurs pas envisageable de se passer de gaz russe avant mi-2024. Environ 45% du gaz consommé par la 1ère économie européenne et la 4eme puissance économique mondiale est importé de la Russie. Cela représente plus de 144 milliards de m3/an.
Berlin décide donc de, non seulement construire deux terminaux GNL, mais aussi de prolonger l’exploitation de ses centrales à charbon qui fournissent plus de 30 % de l’électricité au pays, aussi d’étudier le prolongement de ses dernières centrales nucléaires après 2023.
D’autres solutions, comme la méthanisation des matières organiques, sont encore en cours d’étude.
- Une nouvelle politique énergétique allemande pour se libérer de la dépendance
Après l’arrêt du projet Nord Stream 2 qui a coûté plus de 9 milliards d’euros, le gouvernement allemand décide de trouver de nouvelles alternatives pour sortir de la dépendance.
Parmi lesquelles, la construction de deux terminaux méthaniers pour importer du Gaz Naturel Liquéfié des pays producteurs comme le Qatar, les Etats Unis ou encore l’Algérie.
Le transport et l’exploitation du gaz naturel sous forme liquide nécessite toute une infrastructure de liquéfaction et de regazéification. La production, l’acheminement et l’exploitation du GNL est donc coûteuse.
L’Allemagne, contrairement à d’autres pays comme l’Espagne, ne dispose jusqu’aujourd’hui d’aucun terminal méthanier. Un protocole d’accord pour la construction d’un premier terminal a donc été signé entre RWE, le groupe d’énergie allemand et Gasunie, une société néerlandaise d’infrastructure et de transport de gaz naturel.
Ce terminal à Brunsbüttel permettra à l’Allemagne de regazéifier 8 milliards de mètres cube/an et devrait entrer en service en 2024.
Pour Berlin : « Ce projet est extrêmement important aussi bien pour l’Allemagne que pour les pays du nord-est de l’Europe qui dépendent énormément du gaz russe ».