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La complexité des PPA transfrontaliers décourage les investisseurs

Energétique

Après un essor fulgurant post-crise de 2022, la popularité des Power Purchase Agreements (PPA) a graduellement diminué. Initialement, les PPA étaient prisés pour sécuriser l’approvisionnement en énergie verte et stabiliser les prix, et ils se sont particulièrement illustrés lors des crises énergétiques récentes avec un fort intérêt pour les partenariats transfrontaliers en Europe. Malgré l’enthousiasme initial, les défis et complexités associés aux PPA provoquent une perte d’intérêt croissante.  

  • Une perte d’intérêt progressive 

La crise énergétique provoquée par la volatilité post-Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine avait conduit à une explosion des contrats d’achat d’électricité transfrontaliers. Cependant, depuis quelques mois, cette tendance s’est inversée. Les données des services d’énergie montrent un déclin significatif. 

Pexapark, un service de conseil en énergies renouvelables, a noté une augmentation des transactions transfrontalières entre 2022 et 2023, passant de 370 MW à 500 MW. Cependant, en 2024, ce chiffre a chuté à 266 MW. Selon Ann Cocquyt, responsable des transactions PPA chez Pexapark, la vague de contrats espérée ne s’est pas concrétisée. 

 

  • Accords énergétiques transfrontaliers : une complexité dissuasive pour les consommateurs 

Les PPA transfrontaliers, permettant aux consommateurs d’investir dans des projets d’énergie renouvelable à l’étranger, visent à stabiliser les coûts énergétiques en se concentrant sur des régions aux corrélations de prix élevées. Cependant, ces accords nécessitent une compréhension approfondie des régulations et systèmes fiscaux des pays impliqués, rendant leur mise en œuvre complexe. Les entreprises hésitent à s’engager dans ces PPA en raison des fluctuations imprévisibles des prix et des marchés peu familiers, les rendant moins attractifs. 

Certaines régions, comme les pays nordiques, qui bénéficient de nouvelles capacités de transmission et d’un déploiement accéléré des énergies renouvelables, pourraient voir des divergences de prix imprévues, augmentant les risques. Par ailleurs, des modifications tarifaires en Italie et en Allemagne pourraient engendrer des écarts de prix imprévus, compliquant encore davantage ces accords.  

Pays
  • Possibilité d’une hausse grâce aux Droits de transmission à long terme 

Les acteurs du marché restent optimistes, en raison des efforts accrus de tous les États membres de l’Union européenne pour déployer des énergies renouvelables. L’ajustement entre l’offre et la demande devient donc crucial. La mise en place des droits de transmission à long terme (LTTR) pourrait améliorer la liquidité du marché et favoriser sa croissance. 

Ces droits, avec des échéances de 3 à 5 ans avant la livraison, s’appliquent à chaque frontière avec la capacité maximale disponible, ce qui pourrait encourager l’adoption des PPA transfrontaliers. Il est toutefois important de souligner l’importance de trouver un équilibre entre les exigences des clients et leur tolérance au risque, sans quoi les transactions transfrontalières ne pourraient atteindre leur plein potentiel. 

L’analyste indépendant Sergio Giraldo a également noté que les producteurs et les consommateurs cherchent davantage de garanties en raison de l’augmentation des heures de vente à prix négatif. La forte volatilité des prix sur les marchés spot et à terme renforce l’attrait des PPA transfrontaliers, car ils permettent de réduire l’incertitude liée aux fluctuations des prix.