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L’approvisionnement énergétique menacée par les conflits mondiaux

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La crise géopolitique au Moyen-Orient, exacerbée par le conflit entre l’Iran et Israël, menace la fourniture mondiale d’énergie en perturbant les livraisons de gaz et de pétrole à court terme. Cependant, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), cette crise pourrait être atténuée par de futurs projets de gaz naturel liquéfié (GNL). L’AIE prévoit des innovations dans le secteur du GNL avec de nouveaux projets visant à réduire cette menace imminente et à stabiliser l’approvisionnement énergétique mondial.

  • Perturbations sur l’approvisionnement énergétique

La sécurité des approvisionnements est en effet fragilisée, notamment dans le détroit d’Ormuz, par lequel transite environ 20 % des ressources énergétiques mondiales. Cependant, l’AIE estime que la baisse progressive de la demande mondiale pourrait stabiliser les marchés. D’ici 2030, la capacité de production de GNL pourrait atteindre 850 Gm3/an, créant ainsi une surabondance d’offre et une pression à la baisse sur les prix. En Europe, le coût du gaz pourrait ainsi diminuer de moitié, avec des baisses similaires au Japon et en Chine. Cette augmentation de production offre par ailleurs plus de flexibilité aux marchés, rendant les acheteurs moins dépendants de contrats à long terme. Une partie importante de cette capacité supplémentaire reste néanmoins sans engagement contractuel, générant de l’incertitude et prévoyant un excédent de gaz sur le marché au comptant.

 

  • Vers un avenir énergétique différent ?

Selon Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, le secteur de l’énergie est en pleine transformation face aux crises géopolitiques et à des approvisionnements en pétrole et GNL potentiellement excédentaires, qui accéléreront des changements significatifs d’ici la fin de la décennie. En parallèle, l’Europe voit également une baisse de la production d’électricité à partir de gaz et de charbon, réduisant progressivement les coûts du système électrique (réseaux, maintenance, combustibles, émissions de CO₂ et investissements) de près de 12 % d’ici 2035.

Aujourd’hui, la transition vers des énergies plus décarbonées offre aux états européens une opportunité précieuse pour alléger durablement leurs coûts énergétiques.

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  • La réduction des combustibles fossiles

Entre 2019 et 2023, près d’un quart des dépenses en électricité dans l’UE provenaient des combustibles fossiles, augmentant les coûts énergétiques et mettant les systèmes sous pression. Cependant, l’AIE souligne que le développement des énergies renouvelables ne réduira ces coûts que si elles sont efficacement intégrées aux réseaux existants, un défi qui nécessite d’importants investissements pour adapter les infrastructures et réduire la congestion du réseau.

En 2023, les coûts liés à cette congestion ont atteint 4 milliards d’euros pour l’UE, en grande partie à cause des redispatchings nécessaires pour équilibrer l’offre et la demande. L’AIE recommande donc une modernisation des infrastructures et une extension des interconnexions, ce qui permettrait de mieux utiliser les énergies renouvelables tout en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles. À terme, ces investissements seraient rentabilisés par les économies réalisées sur les importations fossiles.