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Le détroit d’Ormuz : un enjeu majeur pour le commerce international

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Le détroit d’Ormuz occupe une place cruciale dans le commerce mondial, en particulier pour les exportations pétrolières, avec plus de 25% des approvisionnements mondiaux en hydrocarbures qui transitent par cette voie maritime vitale. Toutefois, l’Iran continue de menacer de bloquer le détroit, une situation exacerbée par les perturbations récentes au Moyen-Orient, notamment la guerre à Gaza et l’attaque israélienne contre le consulat iranien en Syrie. De plus, plusieurs pays occidentaux envisagent de nouvelles sanctions contre l’Iran, intensifiant ainsi les tensions dans la région.

Ces développements récents ont attiré l’attention mondiale sur le détroit d’Ormuz. En conséquence, les coûts mondiaux du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) pourraient atteindre des niveaux records, dépassant les 100$/mmBtu.

L’importance du GNL pour l’économie mondiale

Le marché mondial de l’énergie repose désormais largement sur le GNL. Les récentes tensions en Europe ont perturbé l’approvisionnement en gaz naturel russe. Bien que le transport de GNL soit plus coûteux que celui du gaz par gazoduc, il est devenu une source essentielle d’énergie pour l’Europe. Par ailleurs, le prix du GNL est étroitement lié à celui du pétrole, en raison des contrats à long terme. Ainsi, toute perturbation géopolitique affectant les voies stratégiques du GNL aura inévitablement un impact sur les coûts. De nombreux experts estiment que les prix du gaz en Europe pourraient dépasser les 180 euros/MWh.

Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a souligné que « les événements en mer Rouge, les risques d’escalade au Proche et au Moyen-Orient, ainsi que la persistance du conflit en Ukraine, pèsent terriblement sur la croissance économique ».

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Un scénario catastrophe ?

Une escalade des tensions au Moyen-Orient pourrait conduire au blocage du détroit d’Ormuz, retirant ainsi 82,4 millions de tonnes de GNL du marché mondial. Ceci représente une menace réelle pour tous les pays. Suite à l’attaque du consulat iranien, l’Iran a riposté en attaquant Israël avec des centaines de drones et de missiles balistiques. Une extension du conflit au Moyen-Orient entraînerait inévitablement une hausse des prix du GNL.

Même pendant la guerre entre l’Iran et l’Irak dans les années 1980, le détroit d’Ormuz n’a jamais été bloqué. Plus de 20 millions de barils de pétrole par jour et plus de 80 millions de tonnes de GNL par an passent par ce canal. Une escalade des tensions serait certainement une catastrophe pour le marché mondial de l’énergie.