Malgré ses atouts, le GNL engendre des coûts substantiels liés à son transport par navire, à son stockage dans des réservoirs spéciaux et à sa regazéification. Ces éléments contribuent à poser des défis logistiques et financiers dans le cheminement et le traitement du gaz naturel liquéfié.
- Le Marché du GNL : Enjeux et Dimensions Géopolitiques
La guerre russo-ukrainienne a profondément perturbé divers secteurs dont l’approvisionnement mondial en gaz naturel. Face à cette situation et dans le but de renforcer les sanctions contre la Russie, les pays de l’Union européenne ont cherché des alternatives fiables aux approvisionnements en gaz russes, en se tournant notamment vers le Moyen-Orient et les États-Unis.
À l’heure actuelle, nous assistons à une croissance marquée sur le marché du GNL. En effet, ce marché, évalué à moins de 30 milliards de dollars en 2020, devrait dépasser les 45 milliards de dollars cette année et viser plus de 60 milliards de dollars d’ici 2027. Cette augmentation illustre clairement l’importance grandissante du GNL sur la scène mondiale de l’énergie. Parallèlement, les volumes de gaz naturel liquéfié commercialisés ont également connu une hausse significative au cours du premier semestre 2023, enregistrant une progression de plus de 7% par rapport à 2022.
Certains pays européens, dotés de terminaux flottants et d’infrastructures solides, sont à la fois des importateurs et des exportateurs de GNL. C’est le cas de la France, du Portugal et de l’Espagne. En tant que plus grand consommateur européen, l’Allemagne a lancé des projets ambitieux visant à développer ses infrastructures de regazéification et ses terminaux méthaniers afin de répondre aux besoins de ses industries.
En somme, la sécurité énergétique liée au gaz représente désormais l’un des principaux enjeux géopolitiques pour les pays européens.
- Nouveaux Horizons et Objectifs Futurs
Malgré les sanctions économiques, la Russie continue d’être l’un des principaux exportateurs mondiaux de gaz, répondant à plus de 10% de la demande gazière européenne grâce aux gazoducs Turk Stream et Ukraine Gaz Transit.
L’Union européenne, bien qu’ayant réduit sa dépendance vis-à-vis du gaz russe, est devenue l’un des plus grands importateurs de GNL américain, qui est cinq fois plus coûteux. Cette nouvelle dynamique a entraîné une hausse significative des prix, en plus des coûts associés aux terminaux méthaniers et aux infrastructures flottantes, estimés à plus de 7 milliards de dollars.
Afin de réduire cette dépendance et de décarboner leurs économies, les pays de l’UE ont mis en œuvre des stratégies ambitieuses visant à drastiquement réduire la consommation de gaz naturel, qu’il soit sous forme de GNL ou acheminé par gazoduc. Des solutions 100% renouvelables dont la production de gaz vert, issu des déchets organiques, pour atteindre les objectifs environnementaux et énergétiques sont en fort développement.
Une étape significative a été franchie le 25 avril dernier, lorsque l’Union européenne a approuvé une série de règlements liés à sa politique climatique. Cet engagement marque une avancée majeure vers l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.