Le gouvernement devrait relancer une centrale à charbon cet hiver 2022

La flambée des prix de l’énergie risque de s’accroître durant les mois prochains en raison de la situation géopolitique en Europe.

Pour affronter une éventuelle pénurie de gaz, le gouvernement français prévoit de relancer la centrale à charbon de Saint Avold en Moselle durant l’hiver 2022.

Bien que cette centrale soit fermée depuis le 31 mars dernier après plus de 70 ans d’activité, le gouvernement n’a jamais exclu sa réouverture si nécessaire afin d’assurer l’approvisionnement électrique du pays.  Ainsi, « un décret va être mis en consultation pour organiser cette possibilité d’un fonctionnement l’hiver prochain ».

• Un redémarrage nécessaire

Le ministère de la transition écologique a déclaré que le redémarrage ponctuel de la centrale à charbon « s’inscrit dans le plan de fermeture » et que le programme écologique du Président de la République reste inchangé. “Nous nous gardons la possibilité de pouvoir faire fonctionner la centrale de Saint-Avold quelques heures de plus si nous en avons besoin l’hiver prochain” a affirmé le ministère lors d’une intervention sur RTL.

L’objectif est de limiter le risque de pénurie / blackout, même si l’électricité générée par la centrale à charbon Emile Huchet ne représente que moins de 1 % de l’électricité produite en France.

“Nous resterions, dans tous les cas, en dessous de 1 % d’électricité produite par le charbon”, et ” en aucun charbon russe ne serait utilisé” assure le ministère de la transition écologique. De plus, la centrale permet d’alimenter plus de 700 000 foyers en Lorraine, soit plus d’un tiers de la région Grand-Est.

• Un redémarrage dès que possible

Le redémarrage nécessite 70 personnes qualifiées sauf qu’ils ne sont plus qu’une dizaine aujourd’hui sur site. Les nouveaux salariés pourront être réembauchés cet été pour, au moins, un an et demi. Si tout se passe comme prévu, la centrale à charbon sera prête, au plus tard, mi-octobre.

Face à la baisse des livraisons du gaz russe et l’arrêt de plus de 50 % du parc nucléaire français, le gouvernement n’a pas le choix. Il faut développer une nouvelle stratégie sur le court / moyen terme pour mettre fin à cette forte dépendance énergétique.

• La question environnementale qui se pose

Bien que le charbon soit plus compétitif que le gaz naturel, il est aussi 3 fois plus polluant. Cette reprise est donc critiquée pour son impact environnemental. Pour que ce redémarrage soit neutre pour l’environnement, le ministère a déclaré qu’il a mis en place des projets de reforestation. De plus, le décret qui va être mis en consultation « comprendra des contreparties environnementales ».   A noter que seule la centrale au charbon à Cordemais en Loire-Atlantique est encore ouverte aujourd’hui.