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Les centrales à charbon en soupape cet hiver

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Dans la lutte contre la crise énergétique à venir, le gouvernement autorise le feu vert aux centrales à charbon françaises pour l’hiver.

Cette mesure permettra de faire face à la crise énergétique (répercussion de la guerre russo-ukrainienne et des problèmes d’approvisionnement en gaz naturel) et d’éviter un black-out hivernal.

Malgré la remise en marche du parc nucléaire français qui devrait produire plus de 300 TWh d’électricité, le spectre de coupures de courant persiste en cas d’une sévère vague de froid. C’est pourquoi, dans une mesure exceptionnelle, les centrales à charbon sont désormais autorisées à fonctionner pendant une période prolongée, s’étendant sur plus d’un an. Cette décision vise à garantir une stabilité énergétique accrue pour faire face aux défis de l’hiver à venir, tout en soulignant l’urgence de diversifier les sources d’énergie pour renforcer la résilience du système électrique français.

Le ministère de la Transition Énergétique annonce une décision majeure prise le jeudi 24 août 2023 : les centrales à charbon françaises continueront de fonctionner jusqu’à la fin de 2024 pour répondre aux besoins énergétiques du pays. Cette mesure est accompagnée d’un assouplissement des normes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), signalant ainsi une réponse pragmatique face aux défis énergétiques actuels.

« Nous anticipons un niveau de tension moindre par rapport à l’année dernière et nous prenons toutes les mesures qui assureront la production électrique française » a déclaré le ministère.

Une mesure temporaire, indispensable et préventive

Les deux centrales opérationnelles se situent à Saint-Avold en Moselle et à Cordemais en Loire-Atlantique. Leurs contributions totales à la production d’énergie française ne représentent que 0,6%. Ces centrales vont être exploitées pour 500 heures supplémentaires, dépassant ainsi les 1 300 heures initialement autorisées, dans le but d’éviter des interruptions d’électricité pendant la saison hivernale. Cela équivaut à une production continue de 1 800 heures, soit l’équivalent de 75 jours de fonctionnement ininterrompu.

Cette mesure est, selon le ministère de la transition énergétique, jugée « nécessaire » et permettra de prévenir une importante vague de froid et d’échapper à une pénurie d’électricité.

La décision est donc prise par précaution, ce plafond donnant ainsi une possibilité très large d’utilisation en cas de grosse vague de froid.

A noter que les deux centrales à charbon ont fonctionné plus de 2 500 heures durant l’hiver 2022 / 2023.

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Un relâchement des normes d’émissions de gaz à effet de serre (GES)

Le plafond d’émissions de gaz à effet de serre, tel que stipulé par la loi Climat, a été augmenté selon un décret publié au Journal Officiel, passant à « 1,8 kilotonne d’équivalents dioxyde de carbone par mégawatt de puissance électrique installée entre le 1er avril 2023 et le 31 décembre 2024 ». Cela reflète un ajustement nécessaire pour répondre aux exigences énergétiques actuelles.

Le gouvernement a donc assoupli, de façon temporaire, les limites d’utilisation du charbon pour produire l’électricité. Toutefois, les producteurs devront payer plus cher pour les émissions, 50€/tonne au lieu de 40€/tonne d’équivalent CO2 émis.