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Nucléaire, gaz, hydro : où va la France en 2025 ?

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L’approvisionnement énergétique de la France repose sur un équilibre délicat entre nucléaire, gaz et hydro-électricité. Après plusieurs années de tensions sur le réseau, la situation semble s’être stabilisée en 2025. Tandis que la production repart à la hausse, la consommation reste modérée. Mais où en est réellement la France aujourd’hui ?

  • Le parc nucléaire français toujours prédominant 

Forte de 56 réacteurs répartis sur 18 sites, l’énergie nucléaire demeure le pilier du mix électrique français. Après une période difficile marquée par des arrêts liés à la corrosion sous contrainte, la disponibilité du parc s’est significativement redressée. Lors de l’hiver 2024-2025, EDF a assuré une puissance disponible supérieure à 50 gigawatts, atteignant même un pic de 56 GW en janvier. Le taux de disponibilité a culminé à 85 %, un niveau particulièrement élevé.

La production nucléaire annuelle a atteint 520 térawattheures (TWh), un niveau qui a permis à la France de battre un record d’exportation avec 89 TWh cédés à ses voisins européens. Pour 2025, EDF prévoit 44 arrêts programmés de réacteurs, incluant les rechargements de combustible et quatre visites décennales. Par ailleurs, le réacteur EPR de Flamanville, attendu de longue date, devrait atteindre sa pleine puissance d’ici l’été.

  • La stagnation de la consommation électrique 

Le principal défi reste du côté de la demande. En 2024, la consommation d’électricité, corrigée des aléas climatiques, n’a progressé que de 0,7 % par rapport à 2023, pour s’établir à 449,2 TWh. Ce niveau demeure encore 6 % en dessous de celui observé avant les crises sanitaire et énergétique. La réindustrialisation et l’électrification des usages tardent à produire l’impulsion attendue. Pourtant, la Stratégie 2035 prévoit une hausse de la consommation de 150 TWh supplémentaires au cours de la prochaine décennie.

  • Une consommation de gaz qui recule, mais demeure néanmoins importante

Le gaz naturel conserve un rôle clé dans le mix énergétique, bien que son usage soit en recul. Principalement composé de méthane, ce combustible fossile intervient en soutien lors des pics de consommation ou en cas de faible disponibilité des autres sources. Sa grande réactivité permet aux centrales à gaz de moduler rapidement leur production, ce qui en fait un levier essentiel pour compenser les fluctuations de la demande. À l’inverse, les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien, soumises aux aléas météorologiques, ne garantissent pas une production constante. Le gaz reste donc indispensable pour assurer la stabilité du réseau.

En 2025, la France dépend toujours majoritairement des importations pour son approvisionnement en gaz. Face aux récentes tensions géopolitiques, des efforts sont engagés pour diversifier les sources et renforcer la sécurité énergétique. Malgré cela, les centrales à gaz demeurent indispensables pour faire face aux pointes de consommation.

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  • L’hydro-électricité pour soutenir notre transition 

En France, l’hydroélectricité demeure la principale source d’énergie renouvelable, convertissant le mouvement de l’eau en électricité via des turbines. Avec une capacité installée stable, elle offre au réseau une grande flexibilité et une réponse rapide. Son atout majeur réside également dans la capacité de stockage d’énergie qu’apportent les stations de transfert par pompage (STEP).

Lors des périodes de chaleur ou de sécheresse, le potentiel de l’hydroélectricité diminue, mais elle demeure cruciale pour ajuster les fluctuations quotidiennes de la demande. Pour une consommation d’électricité véritablement décarbonée, l’énergie hydraulique reste une option fiable, particulièrement dans les régions montagneuses.

Entre stabilité nucléaire, soutien hydraulique et appui du gaz, la France maintient un équilibre énergétique complexe mais opérationnel.