La deuxième décision consiste à lancer un programme de nouveaux réacteurs nucléaires. “Pour augmenter la production électrique, il nous faut, à côté des énergies renouvelables, reprendre le fil de la grande aventure du nucléaire civil en France”. Le Président a promis la construction de 6 EPR nouvelle génération (EPR 2) et la mise en place d’une étude sur 8 autres.
Les premiers chantiers devraient commencer en 2028 pour une mise en service début 2035.
Quatorze nouveaux réacteurs nucléaires devraient donc entrer en service pour abandonner totalement l’énergie fossile d’ici 2050.
Plus d’un milliard d’euro sera investi d’ici 2030 pour assurer le développement rapide des centrales SMR. Objectif : permettre aux français de « bénéficier de tarifs d’électricité stables ».
Une refonte du modèle du marché de l’électricité pourrait également être nécessaire afin de réellement bénéficier de prix stables. En effet, à ce jour, le prix de l’électricité est tiré par la hausse des prix du gaz qui n’est utilisé que marginalement pour produire de l’électricité. Le modèle de « merit order » ou « préséance économique », fixant le prix de l’électricité sur le coût marginal de production de la dernière unité appelée, est aujourd’hui obsolète.
- Une attention particulière aux énergies renouvelables
Le chef de l’Etat a également promis de quadrupler la production de l’électricité renouvelable via le solaire et l’éolien.
En 2050, la France devra avoir atteint la neutralité carbone. Plus de deux tiers de l’électricité en France est aujourd’hui généré par l’énergie fossile. Pour atteindre cet objectif, la production en énergie solaire devrait atteindre, dans les 30 prochaines années, 100 GW et en énergie éolienne offshore les 40 GW ;
- Des projets réalistes ou irréalistes ?
Les annonces du Président de le République à Belfort interviennent deux mois avant l’élection.
Ces projets sont jugés, par certains experts « irréalistes ». Le chef d’Etat, qui a longtemps insisté sur son engagement à réduire le nombre de réacteurs, souhaite aujourd’hui s’imposer face aux partis de droite qui croient à la souveraineté par le nucléaire civil.
Avec ces déclarations, Emmanuel Macron affirme son récent changement de cap sur le nucléaire, alors qu’il affirmait en 2017, vouloir baisser de plus de 50 % la part de cette énergie en France. De plus, la centrale ERP de Flamanville, prévue pour une mise en service en 2012, n’est toujours pas en marche à cause de nombreuses contraintes techniques (affaire des soudures défectueuses par exemple).
