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Prévision de tarifs élevés pour l'électricité cet hiver en France

centrale hiver

Malgré les nombreuses mesures prises par les pays de l’Union Européenne pour atténuer les effets de la crise énergétique, les prix de l’électricité devraient continuer à connaître une forte hausse lors de la prochaine saison hivernale.

Cette situation préoccupante trouve ses racines dans une combinaison de facteurs complexes. Parmi eux, on peut citer en premier lieu la guerre russo-ukrainienne qui a engendré des tensions géopolitiques et perturbé l’approvisionnement en énergie, entraînant des conséquences directes sur les prix. En parallèle, l’inflation croissante à l’échelle mondiale exerce une pression supplémentaire sur les coûts de production et de distribution de l’électricité.

Une autre raison majeure de cette flambée des prix est l’importante demande en électricité émanant des grandes puissances économiques, notamment de la Chine. Cette demande accrue a créé des déséquilibres sur le marché international de l’énergie, mettant ainsi sous pression les pays producteurs.

Dans ce contexte, la France est confrontée à un défi particulier lié aux capacités de son parc nucléaire. La maintenance et la modernisation de certains réacteurs provoquent des craintes importantes en salles des marchés et par conséquent des hausses de prix à court et moyen-terme.

Dans l’ensemble, cette conjoncture complexe met en évidence la nécessité pour les gouvernements et les acteurs de l’industrie de prendre des mesures concertées pour faire face à cette crise énergétique et atténuer l’impact financier sur les consommateurs.

  • Des incertitudes qui pèsent sur le marché de l’énergie

Actuellement, en France, 25 réacteurs nucléaires sont hors service en raison de travaux de maintenance. Les efforts de remise en route de certains réacteurs ont été perturbés par la crise et des problèmes logistiques, compliquant ainsi les démarches de réparation. L’année 2022 a également été marquée par l’apparition de problèmes de corrosion supplémentaires, ajoutant de la complexité à la situation.

Ces défis ne sont pas les seuls auxquels le marché de l’énergie fait face. La guerre en Europe a également entraîné l’arrêt des livraisons via les gazoducs Nord Stream 1 et 2, provoquant ainsi des perturbations supplémentaires dans le secteur énergétique et suscitant des inquiétudes pour l’hiver prochain.

Bien que les prix à terme de l’électricité pour le premier trimestre de 2024 aient connu une légère baisse par rapport à 2022, ils demeurent néanmoins à des niveaux élevés. En particulier, le prix d’achat anticipé du gaz en France reste le plus élevé parmi les pays de l’Union Européenne. Cette situation découle principalement des incertitudes entourant l’avancement des travaux de maintenance du parc nucléaire.

  • Prix de l’énergie en hausse : des inquiétudes justifiées ou exagérées

Selon RTE, le gestionnaire du réseau de transport, l’approvisionnement en électricité pour l’hiver prochain sera meilleur que celui de l’année dernière. Thomas Veyrenc, directeur chez RTE, a affirmé qu’il n’y avait « pas de risque spécifique à l’automne, tous les paramètres évoluent de manière favorable par rapport à l’an passé ».

Cependant, malgré cette amélioration, les prix de l’électricité restent élevés au cours des prochains mois. Ces tarifs sont étroitement liés à la situation des marchés à terme. En effet, RTE a souligné que « certains acteurs sur les marchés ont une vision trop pessimiste de l’analyse des risques », ce qui contribue à des inquiétudes « disproportionnées » et peut rendre les factures encore plus salées pour les consommateurs.

Selon certains experts, la France pourrait accroitre son niveau d’importation en 2024, ce qui risque de faire grimper davantage les prix de l’électricité. Face à ces défis, il est essentiel que les acteurs de l’industrie de l’énergie maintiennent une vision équilibrée et prennent des mesures appropriées pour garantir la stabilité de l’approvisionnement tout en assurant des tarifs équitables pour les consommateurs.

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  • Période hivernale : des défis et des incertitudes

RTE se montre rassurant quant à l’évolution des travaux de maintenance du parc nucléaire, déclarant que la situation est satisfaisante et que ses capacités d’approvisionnement sont solides. Cette perspective encourageante suggère qu’à terme, une normalisation des prix pourrait être envisagée, apaisant ainsi les inquiétudes.

Toutefois, l’hiver reste une période instable. Bien que les stocks de gaz soient suffisants pour assurer une traversée sereine de la saison hivernale, l’incertitude persiste quant aux fluctuations des prix de l’énergie. Des facteurs tels que la demande fluctuante, les conditions météorologiques imprévisibles et les événements géopolitiques peuvent engendrer des variations rapides et significatives des coûts énergétiques.  La période hivernale reste donc marquée par une volatilité sensible, ce qui souligne l’importance d’une gestion proactive pour faire face aux défis saisonniers.

  • Fin du dispositif Arenh en fin d’année 2025

Le gouvernement est actuellement engagé dans le remplacement de l’Arenh, qui arrivera à échéance le 31 décembre 2025. EDF critique régulièrement cette mesure, la considérant comme un fardeau qui aggrave ses problèmes financiers. Fin octobre, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a révélé que le gouvernement travaille activement sur un dispositif visant à remplacer l’Arenh. L’objectif est de trouver une solution qui assure à la fois la protection des entreprises industrielles et la possibilité pour EDF de poursuivre son développement.